Quand le brand content rapporte


Voilà qui aurait fait grincer quelques dents lundi dernier, lors d’un séminaire que j’ai suivi à Saint-Malo. A cette occasion, plusieurs participants se sont en effet employés à remettre en question l’utilité et l’avenir du contenu de marque. Si je devais résumer leur propos en une phrase, je dirais qu’ils considèrent le contenu de marque comme un outil beaucoup trop cher et trop eu rentable. Deux assertions qui me semblent boîteuses, et sur lesquelles je voulais revenir aujourd’hui. Pour ces personnes, le brand content est instrument excessivement onéreux. Pour reprendre les mots d’un participant : « engager un artiste célèbre réclame de la marque qu’elle allonge quelques millions d’euros alors que, pour le même prix, on peut mettre en place une bonne campagne de publicité, avec un retour sur investissement connu à la clef ». Certes, mais il est peut-être utile de préciser que la conception d’un contenu qualitatif ne requiert pas forcément des investissements importants. Prenez les vidéos de Rémi Gaillard, par exemple ! Elles démontrent bien que la qualité des contenus n’est pas nécessairement assortie à un budget énorme. Sans ça, aucun YouTubeur n’aurait pu percer !D’ailleurs, il serait bon de comparer le budget du brand content à l’aune du budget sponsor. Une grande marque qui finance une équipe de foot va verser vingt millions d’euros chaque année pour participer à la Ligue des Champions. Au regard de ces dépenses, l’argent employé pour composer une plateforme éditoriale ne me semble pas du tout excessif ! En plus, le financement d’un contenu de qualité offre un atout notable : des retombées presse gratuites. Un brand content réussi peut trouver un écho dans la presse au point d’offrir une exposition plus forte qu’une campagne publicitaire classique ! D’autant que les contenus sont quelque chose de pérennes, contrairement à une publicité classique : on peut ainsi former une vidéothèque qui devient un univers en soi et perdure dans le temps. La différence entre le brand content et la publicité, au final, c’est un peu la différence entre un objet jetable et un objet qu’on conservera et utilisera longtemps. Voilà ce que le contenu de marque rapporte ! Et voilà ce que j’aurais aimé dire lors de ce séminaire à Saint-Malo. Malheureusement, il me faut généralement du temps pour réfléchir et répondre. Et en tout état de cause, lors de ce séminaire, je n’ai pas su quoi répondre sur le moment… Suivez le lien pour en savoir plus.

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La justice irresponsable


Chaque semaine nous apporte son flot de décisions de justice absurdes, de couacs judiciaires et d’absence quasi systématique de réaction de la garde des Sceaux, Christiane Taubira. Cette semaine nous emmène au tribunal de Papeete, où un homme de 31 ans, qui comparaissait pour braquage à main armée, et un violeur présumé, multirécidiviste, qui était convoqué pour menaces de mort et viol sur sa compagne, ont tout simplement été relâchés. En cause, le retard de quelques minutes du procureur pour assister à l’audience. Ce retard est lié aux mauvaises relations qu’entretiennent certains magistrats de Polynésie. Les supplications de l’avocate de la compagne du multirécidiviste n’ont, hélas, pas convaincu la justice laxiste de passer outre ces différends et d’agir. « Je suis sûre qu’il va retourner la voir dès ce soir », s’est-elle indignée avant de poursuivre : « Ça nuit gravement à l’image de la justice, c’est honteux, c’est scandaleux. » Malheureusement, ces propos n’ont que peu de chances d’arriver jusqu’à Christiane Taubira et, s’ils parvenaient à ses oreilles, la garde des Sceaux est trop occupée à défendre sa réforme pénale qui vide les prisons et à soutenir la GPA pour s’en émouvoir et réagir. S’il s’était agi du prisonnier politique de La Manif pour tous Nicolas Bernard-Buss, je parie fort que la justice aurait réagi avec une vélocité autrement différente. S’il y en a qui ont compris le message, ce sont en core une fois les délinquants.



Varoufakis


Si le oui gagne, je démissionnerai, avait promis le bouillant ministre des Finances, Yanis Varoufakis. Le non l’a emporté. Il a été démissionné. Quelle histoire ! Dimanche soir, grillant la politesse au premier ministre, Alexis Tsipras, qui n’a pas apprécié, on l’a vu devant les micros et caméras. Se montrant tel que lui-même : crâne rasé, un faux air de Bruce Willis, tee-shirt moulant pour souligner ses pectoraux, l’air cool et assuré de qui n’est pas pour rien dans ce triomphe. Au petit matin, preuve qu’il est un politique, Tsipras a sacrifié son fou. Il venait de promettre aux Grecs de ramener un accord dans les quarante-huit heures. Un scénario injouable avec Varoufakis. Ça ne pouvait plus durer. Lorsqu’il l’avait nommé, sa mission était claire : plaider pour une rupture radicale avec la politique d’austérité menée depuis cinq ans en Europe. En cinq mois de négociations, le ministre aura réussi à se mettre tout le monde à dos à Bruxelles. Avec ses chemises sans cravate sortant du pantalon, il a choqué. Avec sa façon de tweeter lorsque ses pairs s’expriment, il a déplu. Avec ses formules chocs, il a irrité : « Accepter un accord sans renégociation de la dette, autant me couper un bras. » Ses relations avec les Allemands sont exécrables. Une vidéo le montrant faisant un doigt d’honneur a fait le tour du monde. Avec son homologue Schäuble, c’est la guerre : « De mon point de vue, nous ne sommes même pas tombés d’accord sur le fait de ne pas être d’accord », a-t-il ironisé à l’issue d’une réunion. Mais à l’hebdomadaire Stern, il a déclaré : « Schäuble est probablement le seul politique européen avec de la substance intellectuelle. » Ce qui a eu le don d’agacer les autres membres de l’Eurogroupe. Qui se plaignent : « Il nous fait la leçon, nous parle comme un universitaire. Alors que c’est Athènes qui a besoin de nous et pas le contraire. » En clair, cet économiste de 54 ans, marxiste irrégulier, comme il se définit, cosmopolite, très populaire à Athènes, a fait l’unanimité contre lui. La veille du scrutin, Yanis Varoufakis a tapé encore plus fort, en accusant les créanciers de la Grèce d’être des terroristes. « Le terme est très mal passé », a déploré Michel Sapin, qui salue pourtant « un homme très entier qui a beaucoup de fougue et de foi ». Mais qui est insupportable. En Grèce, on admire sa combativité : « Il a replacé le pays sur le devant de la scène internationale. Il a fait le show et crevé l’écran. » Sans doute, mais pour quel résultat ? Néant ! Son successeur, Euclide Tsakalotos, est l’homme qui a pensé la stratégie économique de Syriza. C’est dire que, sur le fond, les convictions sont similaires. Ce qui va changer, c’est le style. Plus question de malmener les interlocuteurs. Mais de là à les convaincre… Le référendum complique singulièrement les choses.



Bonjour tout le monde !


Il paraît que la vie, c’est une question de perspective. Et pour certaines choses, je crois que c’est vrai. Certains ont tendance à voir le verre à moitié plein, et d’autres à le voir à moitié vide. Enfin, sauf s’il est vide, évidemment. Ou plein.

Mais je pense aussi qu’au-delà de nos perceptions, au-delà de notre façon de voir et d’interpréter le monde, il y a un monde réel, tangible, objectif. Et c’est ce monde-là qui tend un peu à disparaître, lorsqu’on regarde les médias. Ce monde-là est déformé par les discours. Les politiques, les industriels, et les hommes de pouvoir en général voudraient nous faire croire que tout, au fond, n’est qu’une question de perspective : que ce que nous voyons comme un verre à moitié vide est en fait un verre à moitié plein, que ce que nous voyons comme une erreur est en fait une solution, que ce que nous percevons comme un risque est en réalité une chance. Bien sûr, dans le même temps, un discours contraire est prononcé par les opposants politiques ou les concurrents. Si bien qu’au final, la réalité finit par s’annuler dans ce double discours.

Même les chiffres sont pris dans la tourmente. Eux qui sont d’ordinaire si objectifs, si clairs, si mathématiques, prennent, selon ceux qui les utilisent, un sens différent. Bref, il est fortement possible qu’on nous prenne pour des buses (pour ne pas dire d’autres noms d’oiseau).

J’ai créé ce blog pour revenir sur l’actualité, et sur ces perspectives contraires que l’on perçoit sans cesse dans les médias. Et peut-être pourra-t-on, dans l’affaire, retrouver de vue ce monde réel sous les discours. Bienvenue et bonne lecture ! 😉