Une nouvelle géopolitique du monde arabe


A la différence des « révolutions colorées » qui avaient pour objectif de renverser simplement des gouvernements (anti US par des pros US), les insurrections populaires dans le monde arabe, d’une tout autre nature, entrecroisent les objectifs géopolitiques des États-Unis dont la finalité s’inscrit dans un processus régional devant aboutir, avec l’appui des islamistes, à la transformation des sociétés et à l’éclosion de nouvelles entités géographiques. L’alliance des monarchies pétrolières est indispensable dans cette phase. Un remodelage souhaité de longue date par les Américains, mais qui n’a réellement pris corps que sous la présidence de Georges Bush qui a trouvé, dans les attentats du 11 septembre 2001, un excellent motif de mise en œuvre de cette manœuvre à grande échelle, aujourd’hui connue sous le nom de projet du Grand Moyen-Orient rebaptisé depuis en « Nouveau Moyen-Orient ». En effet, le lieutenant-colonel retraité de l’US Army Ralph Peters proposa en 2006 une carte remodelée d’un nouveau Moyen-Orient dans laquelle chacun des pays arabes se trouve divisé en trois ou quatre mini-territoires basés sur des considérations confessionnelles et ethniques. Le souci de ménager les intérêts sécuritaires, stratégiques et économiques américains continue de primer, même si la volonté de propager la démocratie par un « effet domino » partant de pays judicieusement choisis, reste clairement affirmée. Il reste à savoir si les Etats-Unis, qui ne sont pas encore sortis d’une crise économique qui les a considérablement affaiblis, sont financièrement prêts à se doter des moyens requis (investissements financiers, aides à la consolidation des nouvelles démocraties, etc.) pour mener à terme une nouvelle politique internationale aussi vaste et ambitieuse, à moins d’envisager que le Qatar et l’Arabie Saoudite n’y contribuent de façon plus effective.


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