La filière des biocarburants


Les biocarburants sont produits à partir de la matière organique (biomasse) mais ce ne sont pas des produits « biologiques ». On en trouve principalement deux types : ceux compatibles avec le gazole et destinés aux moteurs diesels et ceux compatibles avec l’essence. Les premiers sont actuellement fabriqués à partir de graines oléagineuses (en France, principalement à partir de colza et de tournesol). Dans la filière essence, ils sont composés d’éthanol et d’un dérivé industriel de l’éthanol, les céréales et coproduits de betterave étant les principales ressources utilisées pour leur production. La politique française a permis l’essor de cette première génération et l’industrialisation de la filière : la France est aujourd’hui leader en Europe. Cette première génération reste néanmoins fortement limitée par les surfaces agricoles trop importantes qu’elle mobilise et les objectifs d’incorporation qu’elle permettra d’atteindre dans les transports à horizon 2020. Dans le but d‘éviter la concurrence entre usages et dans celui d’améliorer le bilan carbone des biocarburants, il est nécessaire d’industrialiser la seconde génération de biocarburants (obtenus à partir de résidus agricoles et forestiers, de cultures dédiées et de déchets organiques) et de développer la troisième génération de biocarburants (obtenus à partir de micro-algues dont la croissance aura été accélérée par l’absorption de CO2). Si ces deux générations diffèrent en termes de maturité, d’acteurs, de gisements et de potentiels de développement, la France se caractérise par une ressource potentiellement utilisable importante, mais un retard technologique déjà important. Concernant la seconde génération, la création du fond démonstrateur de l’ADEME a d’ores et déjà permis de soutenir trois projets pour la production de biodiesel par voie thermochimique, pour la production d’éthanol par voie biologique et pour la production de biogaz. Concernant la troisième génération de biocarburants produits à partir d’algues et de micro-algues, la lisibilité de la stratégie française est insuffisante, malgré leur potentiel économique à long terme et les recherches académiques, notamment menées au CNRS. Quelques projets sont cependant conduits et financés, tels le projet SALINALGUE déposé au 9ème AAP du FUI ou le projet Shamash9, mais ceci reste limité. La France possède un retard sur ces deux générations, retard qu’il est nécessaire de combler pour se positionner sur ces filières industrielles. Il est donc nécessaire de valoriser l’excellence française en matière de recherche en faisant émerger de futurs acteurs industriels. Pour cela, les pôles de compétitivité joueront un rôle clé.


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