Un système qui fonctionne


Hier, j’ai assisté à un séminaire au Cap où un intervenant a remis en perspective le problème que présentent les pays émergents pour notre économie. Son point de vue m’a semblé d’autant plus intéressant avec l’actualité, car les médias ont le don d’insister sur les désagréments du libre marché plutôt que sur ses apports indéniables (vive l’audimat). Selon lui, les pays émergents font partie du cycle naturel de l’évolution. Les salaires y sont plus bas pour la simple raison que la productivité y est plus faible. Si des pays à bas salaires sont capables de procurer du travail moins cher qu’ici, cela profite également aux consommateurs et aux travailleurs occidentaux. Grâce à eux, ces consommateurs peuvent bénéficier de produits meilleur marché et peuvent alors consacrer l’argent ainsi économisé à l’achat de produits manufacturés ici. En réalité, les pays à bas salaires remplacent seulement nos industries périmées. Et il est insensé de tenter de contrecarrer le processus de ces secteurs en déclin. Pour commencer, l’étayage de secteurs non compétitifs par l’octroi de subventions est incroyablement onéreux et stérile. Ensuite, c’est un processus naturel qui est déjà en cours depuis toujours : des entreprises vont et viennent, et l’Etat n’a pas vocation à arrêter ce processus. Enfin, tant qu’une aide est octroyée à des secteurs déclinants, les travailleurs qui y sont employés ne sont pas disponibles pour être débauchés dans de nouveaux secteurs plus prometteurs, ce qui nous fait prendre du retard pour la suite. C’est donc une absurdité que de ressentir les pays émergents comme un problème : ils ne font que remplacer des industries qui ne font plus partie de notre évolution. En effet, tandis que notre productivité s’agrandit, il y a certains emplois que nous ne pouvons ou ne voulons plus exercer car nous n’en voyons plus l’utilité. Ces emplois seront alors occupés par des personnes moins qualifiées. Pourquoi laisser un informaticien coudre des tee-shirts ? Avec ses connaissances en informatique, il peut amener une valeur ajoutée bien plus grande dans le domaine des nouvelles technologies ! J’ai bien apprécié ce séminaire au Cap, car il remettait en cause le regard particulièrement défaitiste que portent les médias sur la mondialisation.