La vallée des geysers en hélicoptère


Un déplacement professionnel m’a récemment conduit en Russie. Evidemment, le cadre a fait que j’ai assez peu pu profiter du pays. Mais j’ai tout de même pris une demi après-midi de libre sur place pour revenir en France avec un souvenir original. Je me suis donc offert un vol en hélicoptère et ai découvert un endroit fabuleux depuis les airs : la vallée des geysers. Celle-ci trouve sa source sur la presqu’île du Kamtchatka : le fleuve Choumnaïa (ou « fleuve bruyant ») jaillit, se faufilant à travers les étranglements, serpentant le long des méandres et des bancs de graviers, jusqu’à la vallée des geysers noyée dans la vapeur d’eau. En avril 1941, l’hydrologiste russe, Tatiana Ivanovna Oustinova et son guide Itelmen, Anisphore Kroupenine, sont parvenus à pénétrer cette région reculée. Alors qu’ils cheminaient le long du lit du fleuve Choumnaïa, ils ont découvert un curieux cours d’eau transversal qui les a conduits jusqu’à une vallée regorgeant de sources sulfureuses bouillonnantes, de mares de boue brûlantes et de geysers en activité. Le torrent prit plus tard le nom de rivière Geyzernaïa. La vallée est un paradis grisant, et un spectacle fascinant à contempler. Imaginez. Des cascades vaporeuses se déversent le long des parois rocheuses ; les rives recouvertes de plantes herbacées sont pleines de vie ; les geysers font jaillir des jets d’eau bouillante; et les mares de boue bouillonnent et pétillent. Le paysage se signale par la présence d’argiles multicolores et de bassins foisonnant d’algues. L’air est imprégné de l’odeur tenace du soufre rejeté par les sources. La vallée des geysers est l’une des régions géothermales les plus actives du monde. Sur environ 6 km, le cours d’eau tortueux et étroit de la rivière Geyzernaïa dégage de la vapeur et une odeur de soufre, bout et sourd avec violence. À elle seule, la vallée compte plus de 20 gros geysers et des douzaines d’autres, plus petits, qui sont tous concentrés sur un territoire dont la superficie est comprise entre 3 et 4 km2. La chaleur générée par l’activité géothermique a des effets inhabituels sur le paysage. Au printemps, les arbres et les plantes fleurissent plus vite que dans les autres régions. Les berges du fleuve sont, d’après les dires de mon pilote et guide, parsemées de plantes appréciant la chaleur, comme les nénuphars et les myosotis. Quant au vol en hélicoptère, je dois admettre que, malgré une certaine appréhension, le vol s’est très bien passé, à tel point que je me tâte à réitérer l’expérience en France. On ne profite pas du tout de la même manière du paysage, depuis le hublot d’un avion ou depuis le cockpit d’un hélicoptère ! Plus d’information sur cette expérience de baptême en hélicoptère en cliquant sur le site web de l’organisateur.

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