Les outils de pilotage privés : biodiversité et comptabilité privée des entreprises


Si le patrimoine naturel constitue une externalité au regard de la comptabilité publique et du calcul du PIB, il en va de même à l’égard de la comptabilité privée et des comptes de l’entreprise. Mais la philosophie des deux univers diffère quelque peu. Comme on l’a vu, le PIB est fondé sur des flux: il sous-estime la dimension patrimoniale de la richesse des nations (par exemple le patrimoine commun des ménages), sauf dans la mesure où ces capitaux génèrent eux-mêmes des revenus. La comptabilité privée, elle, est beaucoup plus patrimoniale dans son inspiration: le bilan d’une entreprise est ainsi conçu pour offrir une photographie de son patrimoine à un moment donné. Envisagée sommairement, sous le seul aspect d’une balance commerciale devant être idéalement équilibrée, cette photographie patrimoniale consiste à mettre en parallèle des crédits et des débits censés présenter la même valeur, et ce nonobstant les différences techniques s’attachant aux différents instruments comptables (bilan, compte de résultat…). En outre, la finalité de la comptabilité commerciale ou privée réside dans un impératif de transparence: il s’agit de témoigner de la santé économique de l’entreprise à l’égard des tiers, préoccupation que reflétait déjà très explicitement l’une des toutes premières définitions de la comptabilité, figurant dans le dictionnaire de l’Académie française en 1850: obligation de rendre compte.